Semaine du foncier 2025 : focus sur le statut du fermage

Avant 1946, les fermiers et mĂ©tayers n’avaient presque aucun droit. C’était le propriĂ©taire qui dĂ©cidait de tout : de l’organisation de l’exploitation, des cultures, et mĂȘme du destin du fermier. Les contrats Ă©taient souvent verbaux, les prix pas encadrĂ©s, et les fermiers vivaient dans une grande insĂ©curitĂ© : ils pouvaient ĂȘtre congĂ©diĂ©s Ă  tout moment. Il n’était pas rare de devoir changer de ferme chaque annĂ©e. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, une ordonnance du 17 octobre 1945 et une loi d’avril du 13 avril 1946 sont venues complĂ©ter le statut du fermage. Cette rĂ©forme a limitĂ© les prix des baux, garanti des baux de 9 ans renouvelables offrant aux fermiers sĂ©curitĂ© et stabilitĂ©. L’objectif Ă©tait clair : protĂ©ger les agriculteurs tout en assurant la souverainetĂ© alimentaire de la France.

Le statut du fermage : un régime juridique protecteur

Le statut du fermage est un ensemble de rĂšgles qui fixe les droits et devoirs du propriĂ©taire (appelĂ© bailleur) et du locataire agricole (appelĂ© preneur ou fermier). Ce contrat, appelĂ© bail rural ou bail Ă  ferme, permet au propriĂ©taire de confier ses terres ou ses bĂątiments Ă  un fermier, en Ă©change d’un loyer appelĂ© fermage.
Le montant du fermage est encadrĂ© par un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral mis Ă  jour chaque annĂ©e. Aucune majoration n’est en principe possible (sauf investissements particuliers supportĂ©s par le bailleur). L’actualisation du loyer est ensuite assurĂ©e annuellement au moyen d’un indice national des fermages mis en place en 2010. Ce mĂ©canisme de rĂ©gulation permet aux exploitants de bĂ©nĂ©ficier d’un coĂ»t de location raisonnable et soumis Ă  de faibles variations. La durĂ©e minimale d’un bail rural est de 9 ans, il est renouvelĂ© automatiquement si aucune des deux parties ne s’y oppose. Il existe aussi des baux plus longs, de 18 ou 25 ans, voire pour toute la carriĂšre du fermier. Chaque type de bail a ses propres rĂšgles, mais aucun ne peut ĂȘtre rompu avant son terme, mĂȘme en cas de changement de propriĂ©taire. Le bail rural peut ĂȘtre Ă©crit ou oral. S’il est oral, il est automatiquement considĂ©rĂ© comme un bail de 9 ans. Le paiement du fermage sert alors de preuve pour faire valoir les droits du fermier. En principe, le bail rural ne peut pas ĂȘtre transmis Ă  une autre personne. Cependant, une exception existe pour le conjoint, le partenaire de Pacs ou les enfants du fermier.

Le statut du fermage, un outil Ă©conomique pour l’installation des jeunes

Aujourd’hui, le statut du fermage concerne plus de 80 % de la SAU en France et reste la rĂ©fĂ©rence pour la location de terres. Le fermage contribue Ă  Ă©viter la flambĂ©e des prix du foncier comme cela peut-ĂȘtre le cas chez nos voisins europĂ©ens. L’accessibilitĂ© des loyers permet notamment Ă  des nouveaux installĂ©s d’investir dans leurs outils de production plutĂŽt que d’acheter des terres. Alors que l’agriculture accueille de nouveaux profils, il est essentiel de garantir la pĂ©rennitĂ© de ce statut en le modernisant, afin qu’il prenne en compte l’évolution des pratiques et les aspirations des agriculteurs. À l’échelle nationale, 63 % des porteurs de projets ne proviennent pas du milieu agricole, et la part des installations hors cadre familial connaĂźt une forte progression.

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