Sujet de vives tensions, le loup fait actuellement des ravages dans les campagnes françaises. Espèce protégée, le loup a vu sa population augmenter ces dernières années provoquant des situations dramatiques sur les exploitations agricoles, notamment pour les agriculteurs de Bourgogne – Franche-Comté.
Historiquement, le loup a toujours été considéré comme un prédateur particulièrement nuisible dans les campagnes françaises et plus largement européennes. Après des années de traque, il a vu sa population diminuer drastiquement et a été considéré éradiqué en 1937. Partant de ce constat, une stratégie de préservation et de protection de différentes espèces, dont le loup, a été fixée à travers un cadre juridique pour assurer sa sauvegarde (Convention de Berne – 1979 ; Directive Habitat – 1992). Le loup a donc progressivement réinvesti le territoire en passant par l’Italie.
Depuis l’observation en France du premier couple en 1992, la population du loup a évolué de façon exponentielle pour atteindre aujourd’hui une moyenne de 1 003 individus comptabilisée en France en 2023, selon les données de l’OFB. Ce nombre comprend environ 150 meutes (une meute ≈ 3 loups min/meute) auxquelles s’ajoutent des loups solitaires.
Cependant, ce comptage est largement remis en question par la profession agricole qui essuie des attaques multiples sur leurs animaux, principalement sur les troupeaux ovins et bovins. En effet, on répertorie d’ores et déjà des centaines de déclarations d’attaques en 2025 en Bourgogne-Franche-Comté (dont au moins 100 déclarations en 2025 pour le département nivernais selon le syndicat Jeunes Agriculteurs de la Nièvre).
Le retour du loup dans les campagnes a un effet dévastateur sans conteste : d’une part l’impact sur les territoires concernés, d’autre part les conséquences économiques sur les exploitations, enfin et surtout, le traumatisme causé aux éleveurs et à leur entourage.
Ces derniers n’ont eu de cesse d’alerter et de faire part de leur désarroi face à la situation à travers des réunions publiques, des communiqués et autres courriers qui n’ont malheureusement abouti sur aucune solution pérenne. La situation ingérable a même conduit les agriculteurs à manifester devant les préfectures et ministères sans résultats concrets à ce jour.
Malgré une évolution du statut de protection du loup passant de “strictement protégé” à “protégé” en mars 2025, les effets sont encore timides. Les éleveurs se retrouvent encore contraints de veiller leurs bêtes, voire même de vendre leurs troupeaux.
Au-delà de la perte que cela engendre pour le secteur, il faut aussi compter de nombreuses démarches administratives avec les différentes organisations (collectivités, assurances…) pour les demandes d’aides à la mise en place de moyens de protection, pour les déclarations d’attaques et pour les demandes de tirs de défense. Un stress supplémentaire et une charge administrative qui pèsent sur les épaules de la profession.
Alors que des expérimentations sont en cours dans d’autres régions (nouvelle méthode de comptage, prélèvement des traces, vidéosurveillance…), en BFC aucune mesure concrète et durable n’est appliquée pour protéger, accompagner et rassurer les éleveurs.
Il est important de noter que l’objectif principal des agriculteurs est bien de protéger leurs bêtes et en aucun cas de nuire ou de mener à l’éradication de l’espèce. Cependant, ils appellent à des actions claires pour une véritable régulation de la population lupine :
Malgré un assouplissement des réglementations, les perspectives restent encore sombres pour les troupeaux, il est essentiel que les parties prenantes puissent travailler sans attendre au développement de solutions et d’actions rapides, réalistes et durables. En effet, la prolifération de l’espèce lupine est beaucoup plus rapide que les mesures prises par le gouvernement et les attaques croissantes accentuent la détresse des éleveurs qui cessent de plus en plus l’activité. Il est important de pouvoir réagir vite avant qu’il ne soit trop tard.